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Le village de Canly entre dans l’Histoire entre 913 et 922

Il appartient au fisc royal et le roi Charles III, dit le Simple, entre ces deux dates, accorde la moitié des revenus du terroir et de l’église de Canly au monastère Sainte-Marie, Saint-Corneille et Saint-Cyprien de Compiègne. A cette époque, Canly dépend du pagus et comitatus, « pays et comté » du Beauvaisis et comprend les terroirs de Jonquières et du Fayel, et peut-être celui d’Arsy.

 

et de medietate villae Camlei cum medietate ecclesiae in comitatu supradicto (Belvacensi)

 

En 2013, le village a fêté ses 1 100 ans d’Histoire.

 

Les moines de l’établissement religieux compiégnois conserveront cette propriété et desserviront l’église paroissiale jusqu’à la Révolution. (Ce monastère avait été fondé entre 866 et 877 par l’empereur Charles II le Chauve dans le fisc et palais de Compiègne).

 

L’église a été fondée sous le règne des mérovingiens ou des carolingiens.

Elle figure parmi les plus anciennes églises documentées du département de l’Oise.

 

Elle est dédiée à saint Martin, « le treizième apôtre », « l’apôtre de la Gaule ». Ce patronage est la marque d’une christianisation ancienne du village : les rois mérovingiens se déplaçaient avec la chape de saint Martin. Il fut le saint le plus vénéré par les rois des deux premières dynasties.

 

Dans l’église de Canly, au fond du chœur, Martin « le moine-soldat » est représenté à cheval coupant son manteau destiné à réchauffer un pauvre qui grelotte en plein hiver au pied d’une église dans la cité d’Amiens.

 

En 1106, l’évêque de Beauvais, Geoffroy, confirme à l’abbaye Saint-Corneille, la possession des églises de Canly et de Villerseau

altare de Canliaco, de Villarcelli

 

Villerseau est aujourd’hui une ferme située à deux kilomètres à l’ouest du village. Son église ou chapelle  a disparu très tôt mais son titre fut transféré avant 1320 dans l’église Saint-Martin.

capella de Villaribus in ecclesia de Canli

capella de Villarchiaux

 

En 1163, le pape Alexandre III confirme une nouvelle fois à l’abbaye Saint-Corneille la possession de l’église de Canly.                                               altare de Camli

 

Le premier seigneur de Canly est attesté en 1177 : Werricus de Canli, propriétaire d’une terre dans le village qu’il fait exploiter et pour laquelle il reçoit douze deniers par an.

 

terram quam tenetis de Werrico de Canli ad censum duodecim denariorum

 

L’église de Canly est une nouvelle fois citée en 1221     altare de Kamli

 

En 1222, Robert III, comte de Dreux, achète toute la dîme, grande et petite, que possédaient à Canly et à Jonquières, Jean de Grivillers et son épouse Ėlisabeth, ainsi que les coutures – c’est-à-dire les cultures – de Canly. Le seigneur féodal, Philippe seigneur de Fayel donne son accord.

Ego Johannes de Grisviler et Helisabeth uxor mea. Notum… vendidimus nobili viro Roberto, comiti Drocarum, totam decimam tam magnam quam minutam, quam habebamus apud Camli et Junkieres et quicquid in eadem decima habebamus… decimam quoque culturarum nostrarum quas habebamus in territorio de Camli.

En 1223, Bétrice, veuve de Nicolas de Canly, chevalier, vend sa part de dîme qu’elle possède à Canly et Jonquières

 

Beatrix, relicta quondam Nicholai militis de Camli, que partem quandam decime de Camli et de Jonquieres

 

En 1231, Pierre, chevalier de Canly, vend la dîme qu’il tenait de Michel, chevalier de Bienville, dans les territoires de Canly et d’Arsy

 

Ego, Michael, miles de Buienvile… Petrus, miles de Canliaco, recognovit se vendidisse decimam, quam de nobis tenebat in territorio de Canli et de Arsiz

 

En 1238, Aubert de Canly et son épouse Marie vendent leur manoir avec le pourpris  et le vignoble qu’ils possèdent à Canly

 

Aubertus de Canliaco et Maria, uxor ejus… vendidisse… manerium suum cum omnibus appenditiis et proprisio quod habebant apud Canliacum… vineam quam habet apud Canliacum

En 1245, la ferme de Canly, qui appartient aux moines de Compiègne, vaut 14 livres.

apud Canli, firma valet xiiii lib.

 

En 1247, Renaud de Canly et sa femme Marie font divers dons à l’abbaye Saint-Corneille qui possède une grange à Canly

 

Renaudus de Canliaco et Maria, uxor ejus… concessisse pastum, carionem, rehautonem, stramen ac omnes alios proventus seu redditus… in grangia dictorum abbatis et conventus de Canliaco

 

En 1250, Gérard de Canly                            Girardus de Canli

En 1300, Raoul, chevalier, seigneur du Fayel, déclare n’avoir aucun droit sur le moulin de Canly

Je Raous, chevaliers, sires de Fayel… avoir aucun droit ou moilin de Canli

(il s’agit vraisemblablement du moulin abandonné en ruines nommé aujourd’hui Moulin de Fayel dans le bois du Monart ou Mont le Hart)

 

En 1312, Pierre de Canly                              Pierre de Canli

 

TOPONYMIE

Les formes anciennes Camlei (913-922), Camli, Canliaco, etc. permettent de connaître l’origine du village.

Canly est une formation d’origine gallo-romaine qui nous révèle le nom du propriétaire du terroir : Camilius ou Camillius, dérivé en -acum. Ce nom est dérivé de Camillus, issu du nom commun camillus qui, en langue grecque, désignait un jeune homme de condition noble assistant le prêtre dans les sacrifices ; comme surnom, il a pu s’appliquer à une personne jeune, petite.

Le site primitif de Canly se trouve à l’ouest du village, proche de l’ancienne gare, dans un territoire sablonneux comme les affectionnaient les agriculteurs de la Gaule romaine. Les vestiges d’une exploitation gallo-romaine étaient encore visibles sur le terrain vers 1980, alors jonché de tuiles et de poteries. Un sesterce de l’empereur Marc-Aurèle, daté avec précision de l’an 171 de notre ère, y fut découvert sur le sol… entre deux pieds de maïs ! Le propriétaire de l’exploitation se nommait Camilius. Vers l’époque mérovingienne, l’habitat s’est déplacé tout en conservant son nom antique.

Sources

O. Guyotjeannin, Le chartrier de l’abbaye prémontrée de Saint-Yved de Braine.

Ph. Lauer, Recueil des actes des Charles III le Simple, roi de France.

A. Longnon, Pouillé du diocèse de Beauvais.

E. Morel, Cartulaire de l’abbaye de Saint-Corneille de Compiègne.

M.-Th. Morlet, Les noms de personne sur le territoire de l’ancienne Gaule.

J. Ramackers, Papsturkunden in Frankreich, Picardie.

 

Les armoiries

 

Le village de Canly a souhaité, il y a plusieurs années, respecter son histoire millénaire dans la réalisation de ses armoiries et de ne pas céder à une mode de création de logotypes communaux où le « mauvais goût » l’emporte souvent sur la qualité et qui ne s’appuie sur aucune légitimité.

En accord parfait avec son histoire, les armoiries de la commune représentent les armes de l’abbaye Saint-Corneille de Compiègne, co-seigneur du village avec le roi de France durant plus de 9 siècles.

Le modèle ayant servi à la réalisation du logo se trouve sur la couverture d’un livre du XVIIIe siècle ayant appartenu à l’abbaye compiégnoise et conservé dans la bibliothèque précieuse de Saint-Corneille de Compiègne ; il a été modernisé et rehaussé de plusieurs coloris avec la mention « Village de Canly » à sa base.